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Un père et sa fille !
Ecrit par Alexandra Vanhille le 22 mai 2007

Un bruit… persistant… non plutôt de la musique encore lointaine et pourtant dérangeante !… de plus en plus désagréable… C’est le radio-réveil !... Une étrange sensation de retour à la réalité… mais quelle réalité ?... Je suis dans mon lit. Mon épouse est déjà levée et je peux l’entendre s’affairer au rez-de-chaussée. Je viens de faire un rêve, comme cela m’arrive parfois, un rêve merveilleux, un rêve cruel !...

Je me décide finalement à me lever, à bouger mon corps légèrement ankylosé par une nuit de sommeil, l’esprit encore embuée par les résidus de ce rêve ! Je commence à descendre l’escalier… Je sais que je retrouverai dans le salon notre lève-tôt de fils Hugo en train de prendre son biberon dans le canapé en regardant un dessin animé à la télé.

Je sais également que j’y retrouverai assurément Jeanne qui - après 2 ou 3 réveils nocturnes en pleurs – se sera rendormie au petit matin dans le lit parapluie que nous lui avons installé de façon permanente en bas dans le salon, ceci afin de déranger le moins possible sa sœur jumelle Louise… à moins que cela ne soit dans sa chaise haute, le lit parapluie ne lui ayant pas convenu… peut-être sera t’elle déjà réveillée en dépit d’une courte nuit !

Quant à Louise notre « petite marmotte », je sais qu’elle sera encore en train de dormir dans son lit les bras en croix ou au contraire en chien de fusil. Nous devrons très certainement la tirer de son sommeil lorsque nous irons la chercher dans la grande chambre aménagée dans les combles qu’elle partage avec sa soeur jumelle Jeanne.

Une fois l’escalier descendu, je sais que je donnerai un baiser sur la tétine de notre fiston pour lui dire « bonjour » et que je lui demanderai s’il a passé une bonne nuit en ébouriffant affectueusement de ma main ses cheveux. Suivant son humeur matinale, il me répondra ou non par un hochement de la tête, l’esprit encore légèrement endormi.

Je sais que je déposerai un bisou sur le front de notre petite fille handicapée, délicatement pour ne pas trop la surprendre, pour ne pas entraîner de quelconques convulsions. Je lui poserai également la question de savoir si « Jeannette » va bien, si elle a passé une bonne nuit… même si je sais pertinemment qu’elle aura réveillé sa Maman à 2 ou 3 reprises durant la nuit… même si je sais qu’elle ne pourra pas me répondre ni même tout simplement hocher de la tête pour confirmer ou infirmer.

Je sais que j’irai voir ensuite mon épouse pour l’embrasser tendrement afin de lui dire « bonjour »… Je sais que tout de suite après et immanquablement je lui demanderai avec une pointe d’anxiété, avec ce sentiment de malheureusement déjà connaître la réponse si Jeanne a passé une bonne nuit. Je sais qu’elle me répondra qu’elle se sera réveillée X fois et que je ressentirai alors un pincement au cœur à l’égard de mon épouse pour son admirable dévouement maternel ainsi qu’à l’égard de Jeanne pour le handicap qu’elle subit.

Je sais que des questions récurrentes m’assailleront : pourquoi Jeanne ? Pourquoi nous ? Qu’avons nous fait pour mériter une telle situation ?... Aucune issue, pas d’échappatoire possible et le poids de savoir que nous allons devoir vivre avec le handicap de Jeanne pour le restant de notre vie… La fatigue, un sentiment de résignation, le désir lâche de vouloir tout abandonner s’abattent alors telle une chape sur mes épaules…

Je prépare silencieusement mon petit déjeuner, ruminant ce pessimisme latent, me remémorant avec amertume le rêve qui me berçait d’illusions il y a à peine 5 minutes… Je retourne dans le salon mon bol de chicorée rempli de céréales à la main…

Avant de m’installer auprès de Jeanne, je me penche une nouvelle fois sur elle pour lui donner de nouveau un tendre bisou sur le front comme pour me déculpabiliser de toutes les pensées que je viens d’avoir, comme pour lui dire que je l’aime quand même !... et lorsque je me redresse, Jeanne me décoche un immense sourire, un de ses fameux sourires dont elle a le secret, un sourire enjôleur qui me vide instantanément et entièrement l’esprit de tout pessimisme, un sourire qui me fait oublier son handicap, un sourire qui ne peut que me rendre heureux et fier d’avoir une telle enfant, un sourire qui est la preuve manifeste et incontestable d’une communication avec notre fille, un sourire comme pour dire « ne t’en fais pas Papa, moi aussi je vous aime de tout mon cœur ! »… Et à cet instant là je me dis que le rêve n’a jamais cessé de continuer !...

César
Papa de Jeanne (sans oublier Louise & Hugo !)

Commentaires

16 commentaires

  1. merci pour ce beau t

  2. Beaucoup d’

  3. c’est avec les larmes aux yeux que j’

  4. Quel beau sourire! qui semble dire "Merci pour votre amour….et je suis bien….malgr

  5. Quel beau sourire elle a "Jeannette", c’est ce qu’on appelle les dents du bonheur !!!

    Que de parents formidables elle a qui se donnent

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  11. bonsoir ,
    cela ma tr

  12. Ce matin, je pianote sur mon Pc et je d

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  14. Ce matin, je pianote sur mon Pc et je d

  15. Un joli r

  16. Bonjour Ceasar.

    Je voudrai te remercier et te f

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06/08/2007
Japhet a écrit :

Bonjour Ceasar. Je voudrai te remercier et te f

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